Electronique Mag - Le journal de l'électronique.

Sans elles, pas de transport, de santé, de banques, de sécurité ou de développement durable. Certes, cela pourrait être dit aussi de bien d’autres secteurs. Alors, en quoi diffère le secteur du numérique et de l’électronique ?

Ce secteur est différent car il conditionne le développement de tous les autres et, plus généralement, de l’ensemble de notre société. Tout d’abord, il fait progresser les produits et les services. La très grande majorité des innovations recourent aujourd’hui aux technologies numériques et électroniques. Le commerce en ligne n’existait pas il y a dix ans. Les éoliennes ou la voiture électrique n’auraient pas non plus vu le jour sans ces technologies. Il fait aussi évoluer nos manières de travailler et nos vies quotidiennes. Internet et les services mobiles rendent possibles de nouvelles organisations, plus efficaces et réactives, tout en réduisant les déplacements. En outre, 77% des européens déclarent ne plus pouvoir vivre aujourd’hui sans un accès quotidien à internet. Il fait progresser l’économie. Les technologies numériques et électroniques ont des effets « diffusants » qui représenteront bientôt la moitié de la croissance des pays développés et seront à l’origine de la création d’un emploi sur deux. Enfin, il dynamise la démocratie, comme les dernières élections américaines l’ont montré, et constitue un vecteur de cohésion sociale, en offrant à tous l’accès à la culture et la connaissance. Ainsi, tous les défis économiques et toutes les mutations de la société à venir dépendent du numérique et de l’électronique.

Que s’est-il passé au cours des dix dernières années ?

Nous pensons qu’il est urgent de faire de l’industrie numérique et électronique l’une des priorités de la France. Elle ne pourra pas sortir durablement de la crise sans une politique volontaire en faveur de ces technologies et des services qui y sont associés. L’ensemble des acteurs de ce secteur doit être mobilisé et capable de répondre aux défis futurs, notamment les industries de production dont le rôle est essentiel pour l’innovation.

Pour cela, la Filière des Industries Électroniques et Numériques fait aujourd’hui dix huit propositions. Celles-ci visent notamment à accélérer les investissements (prime à la casse des matériels de communication d’entreprise obsolètes, partenariats public privé pour le déploiement des réseaux très haut débit, etc.), à former plus de jeunes à nos métiers, à aider les entreprises à relancer leur activité (révision des seuils sociaux, desserrement du crédit, etc..) et à rebondir après la crise (aides à l’innovation dans la conception et l’innovation, crédit d’impôts pour les bénéfices réinvestis dans le capital social, etc.).

Nous ne demandons pas la lune. Nous demandons simplement que les décideurs politiques fassent évoluer leur perception de notre secteur et comprennent enfin les effets de levier du numérique et de l’électronique sur l’économie et l’emploi, qui sont indispensables pour sortir durablement de la crise. Il est, plus que jamais, temps de leur donner une impulsion afin de générer un élan formidable pour l’ensemble de notre société.

Bernard Bismuth Président de la FIEN