En raison des problèmes d’approvisionnement qui s’éternisent, les industriels français sont à la peine. Seuls 40 % estiment que la situation s’améliorera dans les douze prochains mois, c’est 16 points de moins qu’en 2023. Aujourd’hui, 68 % signalent des perturbations majeures ou modérées dues à des goulets d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement selon une étude OnePoll réalisée pour reichelt elektronik.
De plus, en raison de la pénurie de matériaux, les entreprises ont dû interrompre leur production pendant au moins 21 jours. Point positif toutefois, c’est près de deux fois moins par rapport à 2023 (44 jours).
Une des raisons majeures qui vient entacher leur optimisme est l’accessibilité réduite à certains composants essentiels : 32 % signalent des problèmes d’approvisionnement en semi-conducteurs, et 30 % peinent à obtenir des pièces détachées pour appareils et machines. Les cartes de développement et circuits imprimés ne sont pas épargnés, avec 28 % des entreprises qui peinent à s’en procurer.
Les prix de ses composants critiques sont, dans le même temps, devenus prohibitifs pour 53% des industriels.
Pour ne pas venir gripper davantage la chaine de production, les industriels français ont dû adapter la conception de leurs produits : 25 % ont dû retirer ou modifier des produits, tandis que 21 % ont adapté le design de leurs produits pour surmonter les défis de la chaîne d’approvisionnement. Enfin, 28 % ont déclaré qu’elles accordaient encore plus d’attention à la disponibilité à long terme des composants lorsqu’elles développaient de nouveaux produits.
Face à ces incertitudes, les entreprises adoptent des stratégies à court terme. Par exemple, 37 % des entreprises ont déjà augmenté leurs niveaux de stocks, tandis que 35 % prévoient de le faire d’ici à 2025.
Pour le long terme, les industriels cherchent à régionaliser et à diversifier les chaînes d’approvisionnement. Ainsi, 38 % se sont déjà tournées vers des fournisseurs régionaux afin d’être moins dépendantes des influences internationales, tandis que 30 % ont l’intention de poursuivre ce plan au cours de l’année à venir. Un nombre similaire d’entreprises (37 %) ont déjà élargi leur réseau de fournisseurs et 38 % prévoient de le faire au cours de l’année à venir.
Toutefois, les événements sur le marché mondial ou les événements politiques ne sont pas les seules raisons qui poussent les entreprises à modifier leurs chaînes d’approvisionnement. Plus d’une entreprise sur trois ( 37 %) a pris des mesures cette année pour renforcer la sécurité de ses chaînes d’approvisionnement et se protéger ainsi contre les attaques.
L’augmentation du coût des composants n’est pas le seul facteur qui accroît la pression sur les prix dans les entreprises industrielles françaises.
La situation économique dégradée à l’échelle mondiale (53 %) et en France (52 %) est également une source d’inquiétude pour les entreprises. La guerre en Ukraine (54 %), une escalade potentielle du conflit au Moyen-Orient (50 %) suivis de près par les conflits commerciaux possibles ou intensifiés entre la Chine et l’UE (48 %) ont été cités comme des influences particulièrement négatives, tandis que les avis sur l’élection présidentielle américaine sont plus partagés : 31 % anticipent des effets négatifs, contre seulement 24 % qui s’attendent à des impacts positifs.
« Même si les goulots d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement ont reçu moins d’attention cette année face à des défis tout aussi importants tels que les coûts élevés de l’énergie, cela ne signifie pas pour autant que la situation de la chaîne d’approvisionnement s’est détendue. Les entreprises françaises doivent encore trouver des moyens inventifs pour assurer l’efficacité, la qualité et le contrôle des coûts dans leur production. Le fait que les entreprises choisissent des solutions à court et à long terme est un bon signe » commente Christian Reinwald, responsable de la gestion des produits et du marketing chez reichelt elektronik.