A cette occasion, Stéphane Martinez, président d’ACSIEL Alliance Électronique, directeur du site STMicroélectronics Tours, a présenté le baromètre de l’électronique ACSIEL du 4ème trimestre 2022.
Composants et consommables électroniques :
Les ventes de composants électroniques (semi-conducteurs, passifs, circuits imprimés et connecteurs) et consommables en France au quatrième trimestre 2022 ont continué de montrer une forte dynamique qui aura d’ailleurs caractérisé l’ensemble de l’année.
Les secteurs de l’électronique où la production recule actuellement (informatique, smartphones, grand public, domotique) ont finalement peu d’impact sur la demande française dans son ensemble. Cependant, on assiste à un « alignement favorable des planètes » dans les secteurs qui portent l’électronique sur le marché intérieur (automobile, industriel, aéronautique/spatial/défense principalement).
Ces bons résultats illustrent aussi la pertinence des investissements massifs entrepris par les fabricants de composants, permettant d’augmenter les volumes pour répondre à la demande tout en étant bien placés sur les marchés porteurs.
Certains délais restent très longs mais on entrevoit un début de détente. Cependant, il reste une forte pression sur les prix des matières premières en 2023, alors que les hausses ont été pour l’essentiel encaissées en 2022 sans toutefois être vraiment répercutées par les industriels.
Les efforts de relocalisation industrielle portent aussi leurs premiers fruits. Les fabricants de composants notent avec satisfaction que des équipementiers qui avaient joué la carte de la délocalisation accroissent à nouveau leurs commandes dans l’hexagone.
Equipements de test et mesures, machines de production :
Au quatrième trimestre, la croissance a été forte pour les machines de production. Cependant, après un troisième trimestre exceptionnel (à l’inverse de la saisonnalité) pour les équipements de test et mesures, on a assisté à une légère correction au quatrième trimestre. C’est ce qui explique le fléchissement de l’indice trimestriel sans pour autant effacer la tendance à la hausse visible depuis un an.
Les secteurs porteurs sont les mêmes que pour les composants. On note que le secteur des télécommunications retient l’attention en particulier avec le déploiement de la 5G mais sans représenter encore de gros volumes.
La production européenne d’équipements souffre actuellement d’une perte de compétitivité vis-à-vis des produits fabriqués dans des régions insensibles à la hausse des coûts de l’énergie (la Chine en particulier). Les coûts de l’énergie et l’inflation généralisée risquent de peser sur les achats d’équipements dans certains secteurs mais les besoins sont forts.
Du côté de la demande, les investissements dans les moyens de mesure en France sont porteurs et appelés à croître davantage encore avec les projets de construction d’usines de voitures électriques et de batteries.
Du côté de l’offre, avec des secteurs clients en pleine mutation, les équipementiers électroniques en France traversent une période de transition historique dans laquelle ils s’adaptent par des investissements soutenus. Les sommes en jeu sont considérables, aussi le soutien des pouvoirs publics reste un facteur clé pour transformer l’essai. La France doit rester à la pointe de l’innovation et de la production en électronique qui est la pierre angulaire des évolutions sociétales et un puissant levier de souveraineté.