Quand Le Club Rodin (Think Tank de la FIEEC) a acquis au compte de la FIEEC une litho de cette fresque et qu’elle était présente dans le Hall, nous avons perçu un vif intérêt des visiteurs.
Le Club Rodin a décidé d’aller voir le MAM et de proposer de faire vivre tous ces savants grâce des présentations facilement compréhensibles pour des jeunes expliquant pourquoi chacun de ces 108 personnages se trouvait là, ce qu’ils avaient apporté, et quelles étaient les applications qui en découlaient dans nos vies et dans nos métiers. Le MAM a cru à notre projet et a mobilisé son équipe. La FIEEC aussi y a cru, a embauché un stagiaire de haute qualité pour notre projet et nous a appuyé avec son équipe.
Un groupe de scientifiques passionné par le sujet et très compétents a rejoint alors le Club Rodin. Nous avons alors lancé un vrai projet avec la FIEEC et le MAM il y a 3 ans. Le Club Rodin a rédigé et organisé toutes les présentations des savants en français, en anglais et en japonais ainsi que des parcours thématiques ou spécifiques.
Nous avons aussi trouvé des mécènes pour le financement du projet et nous les en remercions chaleureusement. Nous avons monté le projet avec la FIEEC et le MAM et leurs équipes et nous avons énormément travaillé ensemble dans un état d’esprit excellent.
Nous avons le sentiment extraordinaire de relier l’art, la science et l’industrie, de montrer à notre jeunesse ce que le progrès apporte à l’humanité comme espoir.
Cette fresque nous interpellait par tous ces savants qui semblaient attendre que nous leur donnions vie et que nous leur permettions de nous transmettre leur apport et de réaliser combien leurs découvertes avaient changé notre vie.
Merci à tous ceux qui ont cru en nous pour bâtir ce beau projet. Merci à la FIEEC, au MAM, à l’équipe scientifique et aux membres du Club Rodin. Nous avons l’objectif de poursuivre nos actions en utilisant l’Art pour parler de la science et du progrès là où nous le pourrons.
J’ai demandé à certaines personnes de nos métiers de s’exprimer sur ce qui les avait touchés en participant à ce projet et vous pouvez lire leurs réactions.
Il y a quelques semaines, j’avais emmené mon filleul revoir la fresque de Raoul Dufy.
Dis Parrain, je vois bien que ce tableau explique l’histoire des grandes découvertes qui ont permis aux hommes de comprendre et d’utiliser l’électricité, qu’elle soit dynamique ou statique. Dans les applications du courant électrique que le peintre a choisies, je remarque bien une centrale électrique, des moyens de transport comme cet avion, une machine à rayons-X, mais pourquoi a-t-il mis un orchestre que l’on écoute dans le monde entier ? Est-ce qu’il aimait beaucoup la musique ?
Oui, comme toi Raoul Dufy appréciait beaucoup la musique et il a souvent peint des musiciens et des instruments, mais ce n’est pas seulement pour cela qu’il a représenté cet orchestre sur la Fée. Il voulait montrer l’importance qu’ont prises les télécommunications dans notre vie. Pouvoir écouter un concert qui se passe à Paris partout dans le monde, c’est bien un des miracles que nous a apporté cette Fée Electricité. Imagine ce qu’auraient été ces derniers-mois sans nos téléphones.
Je suis bien d’accord, mais tu ne m’as pas encore expliqué le lien entre électricité et télécommunications.
Bien. Pour ne pas être trop long, je vais commencer par cet homme, James Maxwell, le grand théoricien des ondes électromagnétiques. Il a réalisé que la lumière était une de ces ondes. Il a aussi présenté un grand nombre d’équations fondamentales qui ont permis les grands développements de la physique au vingtième siècle.
Etait-il un physicien ou un mathématicien ?
Il n’y a pas de grands développements dans la physique sans les apports des mathématiques. Les deux domaines sont très liés. Mais passons maintenant à deux inventeurs, Samuel Morse et Graham Bell.
Eux, je les connais, les inventeurs du télégraphe et du téléphone. Mais leurs dispositifs nécessitaient des câbles pour transporter leurs signaux. Le télégraphe est indissociable des fils qui chantent de ces westerns que tu aimes tant, alors que moi je préfère les films de sciencefiction.
Après avoir rendu hommage à Maxwell, un Anglais, nous allons parler d’Heinrich Hertz, un Allemand, car vois-tu la science ignore les frontières. En étudiant les théories de Maxwell, il va réussir à produire en laboratoire des ondes électromagnétiques qui vont se propager. Il a donc donné naissance à la radio, des ondes radioélectriques, qu’on a appelées de son nom, les ondes hertziennes.
Les fameux faisceaux hertziens. C’est bien dans ce domaine que tu as commencé ta vie professionnelle.
Exact filleul. Dans une compagnie qui s’appelait Thomson-CSF. Je vais donc terminer par Gustave Ferrié, un général français qui a amélioré les Communications Sans Fil, en développant dès 1903 un détecteur électrolytique pour recevoir les ondes radios et un modèle de triode pour amplifier le signal électrique avant de le convertir en onde. C’est lui aussi qui a fait installer la première antenne au sommet de la Tour Eiffel, sauvant ainsi ce monument dont la destruction était prévue. Mais, il se fait tard. Dommage, une prochaine fois, je te parlerai du rôle de la Fée dans les télécommunications optiques.
En 2017 le Club Rodin think tank de la FIEEC publiait un livre intitulé « Réinventer nos PME, le rôle essentiel de la RSE » écrit par Gérard Capelli. Il proposait au manager de PME de revisiter la stratégie de leur entreprise en envisageant d’y inclure une politique de responsabilité sociétale, en assurant un développement durable et en intégrant les parties prenantes dans leurs processus de décisions et de mise en oeuvre.
La Fée électricité de Dufy est une oeuvre monumentale datant de 1937 qui retrace les points marquants de 27 siècles d’histoire de l’électricité, partant de Thales, un des précurseurs de l’observation scientifique, aux premières applications de l’électronique et des communications. Par l’illustration des applications de ses filières industrielles, elle met en évidence l’amélioration de la qualité de vie résultant de ces innovations technologiques. Le souffle de la fée est l’allégorie de la foi dans le progrès qui régnait à l’époque.
Le Club Rodin, la FIEEC, le Musée ont nourri le projet de permettre au plus grand nombre d’accéder à l’oeuvre. Leurs équipes d’industriels, d’artistes, de scientifiques et d’enseignants ont défini des contenus structurés en parcours que des techniciens ont exprimés sous forme d’une expérience immersive guidée par la technologie de la réalité augmentée.
Cette rencontre d’équipes venant d’univers très différents et travaillant ensemble à la conception d’un projet interdisciplinaire dans le respect des objectifs, des contraintes et des modes de fonctionnement de chacun fut particulièrement instructive et enrichissante, à l’image de l’écosystème qui a engendré l’évolution scientifique, technologies et sociétale que nous souhaitons illustrer.
A la réflexion, cette expérience a été en fait l’intégration de toutes parties prenantes dans le processus de définition, de financement et de développement du projet, et donc l’application du second pilier de la RSE.
Et pendant ce temps la pandémie de Covid-19 met en évidence l’importance cruciale de l’innovation technologique pour la sauvegarde du fonctionnement de nos entreprises comme de notre équilibre psychologique individuel. Beaucoup, privé de contacts physiques, ont soudain découvert, combien les relations sociales sont essentielles à notre bien-être. « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé » dit un jour Lamartine. Le confinement a aussi été l’occasion de s’interroger sur ce qui était réellement utile, à nous personnellement, à l’entreprise et à la société entière et d’imaginer ce que pourrait être l’après covid à la lumière de ces réflexions.
La crise puis la reprise hésitante nous ont démontré les faiblesses des écosystèmes économiques globaux et fait rêver de reconquête de souveraineté sur les industries stratégiques. Les semi-conducteurs et les terres rares sont désormais au coeur de toutes les politiques.
L’innovation technologique ne suffit pas, il faut en assurer le déploiement inclusif, promouvoir la diversité et l’égalité des chances pour ne plus laisser personne au bord du chemin.
La sauvegarde de l’environnement et la biodiversité est passée des déclarations de bonnes intentions politiques aux financements des plans d’actions urgents et ambitieux.
L’efficacité de la biotechnologie que la co-construction de l’innovation à travers des initiatives collectives, publiques et privées a élevé au titre de « business model » les coopérations multilatérales et multipartites, nationales comme internationales et l’intelligence collective.
Les dérives des réseaux sociaux ont convaincu que nous devions retravailler nos objectifs, méthodes et moyens de diffusion des cultures ; scientifique, technologique et entrepreneuriale.
Le tout en ciblant la sobriété de nos productions, l’accélération de l’innovation, la convergence des disciplines Les conséquences politiques sont multiples, l’entreprise doit se positionner face aux grands enjeux de la société, la prospective devient plus que jamais l’élément essentiel de toute stratégie. Il faut penser écosystèmes et non plus filière, tout en gardant en vue l’impératif d’une société plus sobre, la nécessaire convergence des disciplines et l’accélération de l’innovation.
Les deep tech : start-up préparant des innovations de ruptures visant à révolutionner notre quotidien, sont issues de la recherche, elles adressent des sujets de société majeurs tels que l’environnement ou la santé, mais aussi la réinvention de l’industrie.
« Aujourd’hui, une start-up qui travaille avec des chercheurs de très haut niveau parvient à innover de manière plus importante que les services R&D de grosses entreprises », Antoine Gourévitch, senior partner au BGC.
Si la France a perdu une partie de sa souveraineté industrielle, elle ne manque pas d’atouts pour préparer l’avenir. Les domaines où les jeunes pousses françaises sont bien représentées dans l’écosystème européen sont : la photonique, l’électronique, les drones, la robotique et l’intelligence artificielle, les biotechs et la blockchain.
En ces périodes de pandémie j’ai eu l’occasion à nouveau de redécouvrir cette oeuvre monumentale qu’est la Fée électricité de Raoul Dufy, belle démonstration sur le progrès et la technologie qui permet d’aider à tirer quelques leçons de cette crise qui nous a tous surpris par son ampleur, sa violence et son aspect planétaire.
Ces leçons peuvent être vues d’un point de vue sanitaire, sociétale ou encore économique et industriel. D’un point de vue sanitaire il faut d’abord saluer la performance des laboratoires qui ont su mettre au point dans des délais incroyables des vaccins faisant appel a des technologies nouvelles et très prometteuses. les découvertes dans le domaine de l’imagerie médicale, du séquençage génétique et du numérique dans la continuité de la Fée électricité ont trouvées un domaine d’application spectaculaire.
D’un point de vue sociétal le confinement a complétement bouleversé notre façon de vivre : le télétravail est devenu la règle, le streaming vidéo a remplacé le cinéma, le théâtre, le spectacle vivant… . Cela a permis de redécouvrir la lecture, la marche à pied, le chant des oiseaux et qu’il y avait encore des insectes. Il y a également un effet sur l’immobilier pour le travail à la maison il vaut mieux être bien installé et avoir de l’espace ceci explique la ruée sur les maisons en région. Sur le plan de la société il y aura des points de non-retour : le télé travail restera important car c’est un mode de travail efficace, souple et moins onéreux. Les entreprises ont découvert qu’elles pouvaient économiser, sans perte de performances, des coûts immobiliers, des frais de déplacement. La technologie est là, l’offre est abondante. De même le cinéma, le théâtre, les concerts seront moins fréquentés, les premiers chiffres post confinement sont très clairs et ce n’est pas qu’un effet pass sanitaire. Pourquoi faire la queue pour assister à un spectacle dans une salle surchauffée, mal installé alors que l’on peut être dans son canapé devant son écran 4K et au coeur de l’événement en évitant les contaminations. Les gens ont découvert une offre culturelle considérable sur internet et il faut la aussi saluer les opérateurs qui ont su s’adapter et ne pas se recroqueviller en attendant les subventions. Citons par exemple culture Box ou bien la Comédie Française, l’Académie des sciences, … Là encore ces domaines étaient entrevus par la Fée électricité avec le cinéma Gaumont. Grâce au haut débit on peut bénéficier d’un accès a une offre multimédia sans limites. La contrepartie étant le tsunami des réseaux sociaux charriant leurs torrents de fake news. En période pandémique les sources complotistes ont pu prospérer à souhait les mauvaises nouvelles chassent les bonnes.
Sur le plan économique le pouvoir politique a fait preuve d’audace le « quoi qu’il en coute » c’est du jamais vu cela a permis d’éviter un désastre social et économique et de permettre une reprise meilleure que ce qu’avait prévu tous les économistes : ils n’avaient pas le modèle !
Mais le plus grand bouleversement touche la « supply chain ». Nous avons changé d’époque : fini le just in time, le kanban, le zéro stock et le fabless. La pandémie a démontré notre dénuement et notre désarroi, on peut citer Stellantis qui a équipé certains véhicules de tableaux de bords analogiques par manque de composants. Notre extrême sensibilité aux approvisionnements va imposer la reconstitution de stocks de précaution.
C’est déjà devenu règlementaire dans l’industrie pharmaceutique et l’argument du coût de stockage ne tient plus face au coût de la pénurie. Cette reconstitution de stocks tampons aura d’autre part un effet de lissage sur le coût des matières premières. Ces stocks étant proche du lieu d’utilisation, il y aura également un effet relocalisation de certaines industries.
Il faut également noter la révolution du e-commerce. Durant le confinement on a pu découvrir qu’on que l’on pouvait tout se faire livrer des produits alimentaires ou périssables, de l’ameublement, des articles de bricolage, de l’électronique, même des véhicules … la encore le retour à une distribution classique est illusoire.
En conclusion cette pandémie aura entraîné des conséquences humaines considérables mais il y a beaucoup d’aspects positifs et comme le proposait la fée électricité le progrès technologique permettra d’envisager l’avenir avec sérénité si nous savons en tirer les bonnes leçons et ne retombons pas dans nos travers d’avant la crise. Cela permettra d’écrire une suite à la Fée électricité.
« L’homme est la mesure de toutes choses » Protagoras ( sophiste grec 485-411 av. JC).
Une des plus anciennes unités de longueur connues remonte à 2120 av. JC Pendant des millénaires le corps humain a servi de base. Le pouce, la main, le pied sont utilisés pour mesurer des longueurs, des distances. Le pas et les mille romains sont liés au doigt et à la palme par des ratios simples tels que 1 mille = mille pas, 1pas= 5 pieds, 1pied=4palmes et1palme=4doigts.
Le pied romain à une valeur légèrement différente à Rome, en Bretagne et en Afrique mais les proportions des subdivisions telles que l’once ou pouce et le digit ou le pas sont stables. (Source Wikipédia).
Au sens physique, une mesure est la détermination d’une dimension spécifique en rapport avec un étalon.
L’usage de nouvelles mesures se poursuit pour des raisons économiques, administratives, juridiques que techniques et scientifiques. Le système métrique introduit entre le 18eme et 19eme siècles deviendra le Système International d’unités (SI).
Lors des travaux du Club Rodin sur le projet de digitalisation en support de visite de la Fée électricité, OEuvre de Raoul Dufy exposée au Musée d’Art Moderne (MAM) de Paris nous avons écrit une présentation individualisée des 108 savants présents sur cette fresque.
Il est remarquable que 26 de ces savants ont donné leurs noms aux unités de mesure liées à leurs découvertes. Combien de gens dans le monde savent que lorsqu’ils utilisent des mots du langage commun, ampère, volt... Que ces mots proviennent du nom propre de ces savants qui n’ont pas eu d’autres choix que de donner leurs noms à leurs inventions et aux unités qui les mesure.
En même temps, quelle meilleure reconnaissance de l’humanité pour l’éternité.
Lorsque la FIEEC a confié au Club Rodin la mission d’installer dans le hall d’honneur de la Fédération une lithographie en couleur au 1/10eme de la fresque de Raoul Dufy « La Fée Electricité », une aventure passionnante venait de prendre naissance .
En premier lieu, il faut rendre hommage à Raoul Dufy qui fut un artiste de génie dans de nombreuses disciplines de l’art décoratif ; Peinture, Illustration et gravure, Impression sur tissu, Imagerie populaire, Décors de théâtre, Tapisserie, Céramique, Sculpture.
L’une de ses oeuvres la plus remarquable en capacité créatrice et la plus grandiose (60m/10m) est la fresque de la Fée Electricité, exposée en accès libre dans le hall principal du Musée d’Art Moderne. Cette composition retrace l’histoire des découvertes liées à l’électricité par 108 savants depuis l’Antiquité jusqu’au XXème siècle et qui évoque l’évolution de l’Electrostatique à l’Electodynamique.
Une estampe de la fresque au 1/10eme(6m/1m) a été éditée par Pierre Bérès, exécutée par Mourlot sous la direction de Raoul Dufy, tirée à 350 exemplaires numérotées, en 10 planches se raccordant les unes aux autres.
Après de nombreuses recherches partout dans le monde, nous avons eu la chance de rencontrer David Guillon marchant d’arts à la Galerie Guillon-Lafaille qui possédait une lithographie complète numérotée 105/350, dans un état pictural parfait. Cet exemplaire acquis orne désormais le hall de la FIEEC, tout visiteur peut ainsi admirer les découvertes de tous les métiers de notre profession.
En effectuant cette recherche, nous nous sommes rendu compte de l’immense rayonnement de la Féé Electricité dans le monde entier, particulièrement en France, en Europe, aux Etats Unis, au Japon.
Il est bon de rappeler que depuis des siècles, les Japonais sont des maîtres dans l’art de la reproduction graphique et sont très amateurs de la lithographie de la fée et des peintures de Dufy. C’est la raison pour laquelle le MAM et le Club Rodin ont conclu un accord de partenariat avec une Association scientifique japonaise pour le rayonnement de cette oeuvre unique. La traduction de la biographie des 108 savants en japonais a été effectuée.
Le rayonnement de cette oeuvre unique et merveilleuse, récemment restaurée, va s’enrichir d’un dispositif de médiation numérique qui va éclairer les visiteurs sur le contenu de la fresque et qui devrait contribuer pour les jeunes générations à créer des vocations pour les métiers scientifiques.
André-Marie Ampère est né le 20 janvier 1775 à Lyon, mais il a grandi à Poleymieux en Mont d’Or en pleine campagne, près de Lyon. Il a été élevé par son père, un bourgeois éclairé, selon la méthode d’éducation de « l’Emile » de Jean-Jacques Rousseau. Il n’ira jamais à l’école, il apprendra à lire tout seul. Autodidacte, doté d’une mémoire phénoménale, curieux de tout, il va se plonger, librement, dans la lecture de tous les livres de la riche bibliothèque de son père, en particulier l’Histoire Naturelle de Buffon, l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert, ou le Traité de Chimie de Lavoisier. Précoce, à 13 ans seulement, exceptionnellement doué, il se met à écrire des traités de mathématiques. Cette période heureuse et paisible se termine en 1792 avec la mort de sa soeur ainée, qui sera suivie un an après, de la mort de son père sur l’échafaud pendant la Terreur. La mort de son épouse dix ans après, le décidera à quitter Lyon pour Paris.
Bien qu’autodidacte, sans diplômes, il sera nommé professeur de physique et chimie au Collège de Bourg-en- Bresse en 1802, puis de mathématiques au Lycée de Lyon en 1803, et à l’Ecole Polytechnique en 1804 à Paris. Il entrera à l’Académie des sciences en 1814. Il sera professeur de physique au Collège de France en 1824 et Inspecteur général de l’Université de 1808 à sa mort en 1836, lors d’une inspection au Collège Royal de Marseille.
Hyperactif, il mènera des recherches en mathématiques, en chimie (on lui doit la loi d’Avogadro-Ampère) et en physique où son génie va pleinement s’exprimer. Le 11 septembre 1820, lorsque François Arago reproduit à l’Académie des sciences l’expérience du danois Hans- Christian Oersted, un déclic se fait dans le prodigieux cerveau d’Ampère. En 1819, Oersted avait constaté de façon fortuite que l’aiguille aimantée d’une boussole placée à côté d’un fil conducteur relié à une pile de Volta, est déviée lorsque la pile est actionnée. Ni Oersted, ni les autres savants ne savaient l’expliquer. Ampère, ce génie un peu oublié aujourd’hui, fournira l’explication sur une base mathématique en 8 jours ! Il part de l’idée géniale qu’électricité et magnétisme sont la manifestation d’un même phénomène, et que le magnétisme est dû au phénomène électrique. Il montre que 2 fils conducteurs parallèles agissent l’un sur l’autre et se comportent comme des aimants, et que le flux électrique de la pile est continu et non discontinu. Encore une idée de génie ! Il est le premier à nommer ce flux « courant » électrique. C’est de ces expériences et de leurs interprétations théoriques qu’il va fonder en moins de deux ans une nouvelle branche de la physique qu’il nomme électrodynamique, et qu’il va jeter les bases de l’électromagnétisme.
On doit à Ampère les notions de courant électrique, de tension électrique et d’intensité de courant. Il nous a laissé en héritage son nom « ampère » pour désigner l’intensité A de courant électrique, l’une des sept unités de base du Système International des unités, au même titre que la seconde, le mètre ou le kilogramme.
Les découvertes d’Ampère ont ouvert la voie à de nouveaux développements de la recherche et de l’innovation, et à leurs retombées sur le formidable développement industriel, ainsi que sur notre bien-être dans la vie quotidienne, en France et dans le monde.
André Marie Ampère, mathématicien, physicien, chimiste, philosophe, poète, était un savant universel, romantique et humaniste. Ce prodigieux génie, cet homme endeuillé par les drames de sa jeunesse, malmené par ses déboires amoureux, familiaux et financiers, cet homme était bon, sensible et généreux. C’était un homme de coeur qui voulait le bonheur de l’humanité mais surtout il voulait « rendre les hommes meilleurs ».