La tendance est malheureusement à la hausse dans l’industrie : le nombre d’accidents sur les sites industriels « hors Seveso » s’élevait à 370 en 2019, en hausse de 12 % par rapport à l’année précédente.
L’incident de Villers-Saint-Frambourg dans l’Oise a malheureusement fait une victime. En 2020, elle vient s’ajouter aux 454 victimes d’accidents du travail recensées au 1er semestre dont 259 blessés graves et 195 morts. Les investissements de l’industrie 4.0, tant vantés par la French Fab, doit d’abord concerner la sécurité de nos travailleurs isolés.
« L’isolement » des travailleurs n’est pas né avec le confinement et le télétravail. Le terme de « travailleur isolé », autrefois associé aux patrouilles de sécurité ou aux milieux industriels (fabrication, multi-sites...), concerne maintenant les « travailleurs mobiles » dans leur globalité. Plus généralement, le terme regroupe toutes les personnes travaillant hors de vue et de portée de voix.
La sécurité des travailleurs isolés a toujours été tributaire de vérifications manuelles à heures fixes. Et c’est toujours d’actualité dans de nombreux établissements... Ce qui signifie que les alertes peuvent être déclenchées trop tard. Un travailleur attaqué, menacé, blessé ou malade peut ne pas obtenir l’aide nécessaire qui fera une différence cruciale. Et dans ce cadre, la notion de « temps réel » est clé : les collaborateurs d’une entreprise doivent pouvoir partager et recevoir immédiatement des informations critiques.
La réponse à ces problématiques est une communication améliorée, en particulier un système de communication et d’alerte intégré prenant en charge la surveillance en temps réel de l’état et de l’emplacement du personnel ainsi que la notification des risques en temps réel et la transmission des alertes.
Alors, comment améliorer la communication au sein des sites industriels ? C’est là qu’intervient la technologie. Pour réduire significativement l’impact d’un accident industriel, l’usage des nouvelles technologies dans la mise en place de dispositifs PTI (Protection du Travailleur Isolé) et DATI (Dispositif d’Alarme pour Travailleur Isolé) doit être un enjeu fondamental de l’usine 4.0. Parce que les organisations sont de plus en plus complexes (technique, humain...) et parce que les cadences de production, en lien avec la mondialisation, sont de plus en plus élevées, favorisant erreurs et incidents. Parce que surtout, un accident ou une catastrophe peut signifier la faillite d’une entreprise !
La technologie d’aujourd’hui permet aux managers de superviser l’ensemble des alertes des sites industriels depuis une plateforme digitale unique, qu’ils s’agissent des alertes de sécurité des collaborateurs émises depuis leurs smartphones professionnels ou des alarmes techniques des bâtiments. Bien paramétrés, ces outils de supervision sont capables d’élaborer des scénarios de gestion de risques et d’alertes en temps réel, adaptés aux règles de gouvernance d’un établissement, quel que soit la complexité de l’organisation. Sur des plans interactifs en 3D, localiser une alarme ne nécessite qu’un simple coup d’œil ! De même, un scénario peut concerner la mobilisation massive des secours, surtout lors d’événements critiques.
Avec une telle solution en place, chacun sait que l’assistance appropriée sera envoyée à son emplacement exact s’il en a besoin, car son employeur connaît son statut et sa position. Les personnels isolés seront automatiquement informés des événements à risque et de toute mesure requise, que la consigne soit d’évacuer une zone ou d’assister un collègue. Le résultat ? Une ambiance de travail plus sereine et une efficacité retrouvée.
Et surtout, dorénavant, ces solutions existent en SaaS, ce qui entraîne un intérêt concordant de la direction opérationnelle et de...la direction financière pour qui la recherche de réduction de risque doit être le plus rentable possible ou acceptable financièrement. Surtout en cette période de reprise économique, le SaaS est financièrement attractif : on ne paye que ce que l’on consomme.
Du côté de l’opérationnel, chacun des utilisateurs a accès à l’application ou solution depuis n’importe quel appareil connecté, favorisant la vigilance et la réactivité, en plus d’une sécurité continue basée sur la résilience. Objectif ? Casser les silos d’une entreprise. En effet, ces solutions numériques clé en main facilitent leur accès et permettent à toutes les fonctions de l’entreprise de parler le même langage en matière de sécurité et de gagner en réactivité.
Mais « SaaS » n’est pas une formule magique ! Et ce même si son succès est indéniable : globalement, de 2% en 2009, la part du modèle du SaaS est passée à 23% en 2019 dans le marché total des logiciels estimé à 445 milliards l’an dernier. Dans cette tendance, le rôle du fournisseur de technologie est plus que jamais essentiel pour soutenir les plans de gestion de risques et diminuer les craintes du manager face au changement, en lui apportant une expertise pointue et adaptée à sa structure. Parce qu’on ne joue pas au petit sorcier avec la sécurité.