Forte de son expérience et d’échanges construits avec ses entreprises clientes, elle publie ce jour la seconde édition de son baromètre annuel de la transformation digitale. Où en est-on ? Pourquoi et comment professionnaliser et industrialiser pour mieux atteindre la rentabilité ? Data et Green IT sont-ils au cœur d’un paradoxe ? Autant de questions auxquelles ce baromètre apporte des éléments de réponse.
Parmi les principaux chiffres à retenir :
8 entreprises sur 10 continuent de placer la transformation digitale au centre de leurs priorités.
Entre 2022 et 2023, 81% des entreprises ont augmenté leurs investissements.
Plus de 9 transformations sur 10 sont suivies au plus haut niveau de l’entreprise, dont 60% sont pilotées par un membre du Comex.
L’engagement et la connaissance des clients restent la grande priorité de la transformation digitale pour 88% des entreprises.
7% seulement des entreprises calculent le ROI de leurs services et produits digitaux.
La réduction des coûts est une priorité de la transformation pour 59% des entreprises.
L’engagement pour la durabilité est un sujet important pour 52% des entreprises.
1 entreprise sur 2 connait de vraies difficultés pour attirer les talents nécessaires à sa transformation digitale.
« La transformation digitale progresse dans les entreprises. Mieux, elle se professionnalise et s’industrialise. Les entreprises savent désormais identifier leurs défis et mettre en place des stratégies pour les relever. De fait, elles continuent d’investir en dépit d’un contexte économique morose et incertain. Ainsi, 2023 apparait comme une année de consolidation des systèmes d’information, illustrée par des budgets consacrés au SI backend (ERP, SI métier, RCU). Pleinement concernées, ces entreprises font aujourd’hui superviser ou piloter leur transformation par un membre du Comex. À ce titre, elles sont de plus en plus attentives à la rentabilité de leurs investissements. Or, très peu sont capables de mesurer les indicateurs de performance à leur disposition.
Pour y parvenir, elles devront s’appuyer sur la data et investir dans des technologies de collecte et d’analyse automatisées à grande échelle, déployer des outils de mesure en interne et soutenir la montée en compétences de leurs équipes. L’exemple des entreprises de la Tech, naturellement les plus en avance sur le sujet, met en exergue les enjeux à maitriser pour conduire une transformation : renforcer la collaboration entre métiers et IT dès les phases de conception des produits et services digitaux ; instaurer une véritable gouvernance et, par elle, définir avec pertinence les produits et services qui répondront aux objectifs de l’entreprise et à ses contraintes technologiques ; enfin, pousser l’agilité des équipes et de l’organisation, y compris le passage à l’échelle, en faisant évoluer la culture d’entreprise. » résume Romain Delavenne, Directeur Consulting chez Niji.
Et dans le détail ?
Le constat est sans appel : les entreprises poursuivent leur transformation digitale, voire l’accélèrent. 80% d’entre elles en font une priorité. Ainsi, la transformation digitale se professionnalise, parfois même s’industrialise au sein des entreprises. Parmi les évolutions qui témoignent de l’importance qui lui est accordée : la collaboration entre les métiers et l’IT se renforce constamment, les usines digitales trouvent progressivement leur place et l’architecture des systèmes informatiques est toujours plus solide.
Autre marqueur de cet intérêt : l’engagement croissant des directions d’entreprise. 9 transformations sur 10 sont suivies au plus haut niveau. 60% d’entre elles sont même conduites par un membre du Comex. À la clé, des budgets conséquents qui ont continué d’augmenter en 2023 en dépit d’un contexte économique maussade, marqué par l’inflation. Des investissements à la fois humains et financiers qui engagent durablement l’entreprise, exigeant un pilotage à la fois énergique et profitable. À présent, il faut donc aller plus loin, tenir compte de toutes les dimensions de la transformation, mesure, adoption, data, et rationaliser enfin les investissements réalisés en poursuivant un objectif : la rentabilité !
Manque de chance, les entreprises expriment de grandes difficultés à se saisir des indicateurs de performance pour mesurer l’efficacité de leur écosystème digital. Seules 7% d’entre elles affirment maîtriser le calcul du Retour sur Investissement (ROI), pourtant déterminant. 44% admettent, elles, ne pas savoir par où commencer, ni quels coûts prendre en compte. D’autres enfin, le calculent au début des projets mais l’abandonnent au fil de leur déploiement.
Idem pour le Time to Market (TTM), qui évalue l’efficacité du processus de fabrication, de sa conception à sa mise sur le marché. Seule 1 entreprise sur 4 le maîtrise, en dépit d’un calcul relativement simple.
Cet écart entre la volonté des dirigeants d’évaluer la rentabilité de leurs investissements digitaux et la mise en place d’actions concrètes pour y parvenir est étonnant. Il limite surtout la portée globale de leur transformation.
Autre faiblesse qui grève les investissements réalisés : le manque d’efforts sur l’adoption des outils digitaux. La plupart des entreprises développent des produits et des services digitaux mais n’accordent ni le temps ni le budget nécessaire pour mesurer leur taux d’usage ! 37% ne mesurent pas non plus la satisfaction de leurs clients et 48% celle de leurs collaborateurs. Dans ces conditions, comment conduire efficacement le changement ?
C’est sans compter sur les défis qui concernent notamment la collecte et l’analyse de la data. Si la gestion des données est devenue une évidence pour les entreprises, les résultats peinent à se manifester. Les freins ? Des difficultés à mettre en œuvre des cas d’usage (pour 30% des entreprises) et à instaurer une gouvernance de la data (pour 35% des entreprises), laquelle garantit pourtant un accès rapide et sécurisé à des données de qualité, utiles à tous les niveaux de l’entreprise.
En conclusion : Les entreprises sont bien engagées sur la voie de la transformation, mais leur route reste longue. Elles doivent maintenir leurs efforts dans le temps et accompagner la montée en compétences de leurs équipes pour s’emparer de tous les sujets à mesure qu’ils émergent et s’imposent, c’est-à-dire vite. Le dernier en date, l’intelligence artificielle ne fait pas exception, et pose à son tour la question de la rentabilité des écosystèmes digitaux.