Cependant, compte tenu des bouleversements technologiques observés actuellement, le rôle de la gestion des processus métiers (BPM), en tant que moteur central de la transformation numérique continue de grandir. En effet, son utilité pour faciliter les processus commerciaux ainsi que l’influence des nouveaux modèles commerciaux est un atout précieux surtout en ce moment, en pleine crise de la COVID-19.
Pour les chefs d’entreprise, l’adoption d’une stratégie de gestion des processus métiers pour affronter les tourments économiques actuels et pouvoir être réactif est une nécessité.
Plusieurs rapports démontrent que la plupart des entreprises restent prudentes quant à leurs dépenses en matière de gestion des processus métiers (BPM), en raison d’un climat d’incertitude. Les départements RH, supply chain, finance et comptabilité, mais aussi les services de relation client ont tous vu une baisse de 0,5 jusqu’à 2 points des demandes entrantes comparé à des périodes similaires. Ce constat n’est pas reluisant et laisse présager d’un retard quant au changement, plutôt que d’une envie viscérale de foncer, d’oser et de faire vraiment face à la crise. Il est important de prendre le taureau par les cornes et de repenser aux approches BPM existantes au sein de son entreprise afin de prévoir et planifier l’avenir, et non de rester attentif et donc immobile. Ceux qui y parviendront obtiendront un avantage concurrentiel significatif vis-à-vis des entreprises restées bloquées dans des stratégies d’après-crise à court terme.
La réaction immédiate face à une crise comme celle de la COVID-19 est de se replier sur soi-même. Cela passe par la fermeture des frontières, la réduction des dépenses et le maintien des capacités de production par rapport à la croissance. Ce schéma se vérifie aussi bien au niveau des états que des entreprises. Cependant dans le cas des entreprises, cela conduit ensuite à un triple défi commercial en termes de ressources de personnel, de processus et de technologie.
Tout d’abord, la planification des effectifs va se concentrer à tenter de réduire les dépenses et de répondre aux besoins urgents, en reportant les plans de développement. Dans un scénario d’après-crise, cela pourrait entraîner un retard de certaines entreprises face à la concurrence. De plus, et concernant les processus, les entreprises opèrent comme si de rien n’était le temps de la crise, en se concentrant uniquement sur des initiatives de transformation à court terme, tout en négligeant les besoins et les implications sur le long terme en matière de restructuration des processus. Pour finir, les principales parties prenantes ont tendance à concentrer leur énergie sur des stratégies simples plutôt qu’audacieuses. Cela plonge les entreprises dans une spirale qui les retardera grandement pour accélérer la reprise d’après-crise.
Pour la fin de l’année 2020, les chefs d’entreprise doivent regarder au-delà de la simple gestion de crise et se tourner vers l’avenir. Une étude réalisée en juin par le cabinet PwC a révélé que 58% des directeurs financiers se disent préoccupés par la possibilité d’une nouvelle vague de COVID-19. Plus de la moitié d’entre eux prévoient une baisse des revenus en conséquence. Cependant, ils sont également désireux de s’adapter à cet environnement en constance évolution. 63% d’entre eux planifient déjà de modifier leur portefeuille de produits et de services proposés.
Il y a également une redéfinition des priorités des modèles de travail. Alors que certaines entreprises ont déjà mis en place des procédures de retour au bureau, tandis que d’autres explorent la possibilité de pérenniser le télétravail en prévision des risques à venir. En effet, 52% des entreprises déclarent qu’elles cherchent à améliorer les conditions de travail à domicile, ce qui indique bien qu’elles se placent dans une optique de croissance et non sur le maintien du status quo. Pour cette année, la prochaine étape pour les responsables de la gestion des processus métiers sera de repenser des stratégies pour mieux se positionner sur le marché dans cet environnement changeant, en se débarrassant des idées préconçues et des attentes trop similaires à celle d’un monde pré-pandémique.
Les modèles traditionnels de gestion des processus métiers doivent céder la place à une toute nouvelle façon de voir les choses. En effet, il faut aujourd’hui tenir compte des exigences d’un monde qui se va se redéfinir dans un paysage post-COVID-19. Cela inclut de nombreux défis à venir mais aussi des opportunités à saisir. Un nouveau pivot stratégique devra se mettre en place pour orchestrer de manière intelligente des processus qui fonctionnent. La transformation numérique s’accélérant, elle sera d’une grande aide pour modifier le management qui va lui aussi, devoir effectuer sa mue.