Menée par Censuswide auprès de 250 décideurs français dont 175 dans le secteur de l’industrie, cette étude met en lumière la priorité pour les entreprises à soutenir l’innovation dans les mois qui viennent et la nécessité d’être réactif face aux nouveaux besoins afin de rester compétitives.
L’importance d’investir pour se développer est bien assimilée par les entreprises. Mais si la notion d’investissement est aujourd’hui un prérequis, pour prétendre à la croissance les entreprises ne s’accordent pas toutes sur les axes d’amélioration où injecter des capitaux.
Ainsi pour près de 41% des personnes interrogées l’innovation reste le secteur primaire où porter les investissements lors des 12 prochains mois. Un chiffre porté à 43% pour le secteur manufacturier. Une tendance constante sur l’ensemble du panel.
A contrario la formation des équipes à de nouvelles compétences ne semble pas remporter l’adhésion du plus grand nombre avec seulement 20% d’intention. Ceci constitue un réel paradoxe. Les entreprises françaises comprennent aujourd’hui l’importance d’investir dans leur équipement afin de sécuriser un niveau d’innovation compétitif, mais ne considèrent pas la formation de leurs employés à l’utilisation de ces nouvelles machines et aux changements qu’elles peuvent entrainer au sein de leur organisation comme une nécessité.
En parallèle, la capacité à répondre les premiers aux besoins exprimés par les consommateurs, arrive en tête des priorités des entreprises (42%) afin de rester compétitive. Une attente qui va de pair avec le besoin d’innovation, sans qui l’avance sur les concurrents ne saurait être garantie. Ce besoin de réactivité se confirme chez les entreprises du secteur manufacturier avec également 42% des personnes interrogées qui le place comme une priorité pour 2018.
Le constat inverse est ainsi également fait par les interrogés. Près d’un tiers des sondés considèrent leur manque actuel de réactivité comme le principal frein pour gagner de nouveaux clients, juste devant leur politique tarifaire (27%) et leur productivité (15%).
Si la production industrielle est aujourd’hui essentiellement associée à l’ingénierie (38%), au design (34%) et à l’innovation (34%), il reste surprenant de voir que des termes comme industrie 4.0 ou encore automatisation y soient peu connotés. L’industrie continue à souffrir d’une image datée voire obsolète et se voit spontanément associée à des mots comme « machine » et « ligne d’assemblage » par 33% des sondés, tandis que des notions comme la « rapidité » et la « production à la demande » ne sont citées respectivement que par 12 et 16% des interrogés. Près de 27% des entreprises considèrent que l’industrie française est peu voire pas du tout préparée pour ce qui est présenté comme l’avenir de son secteur, à savoir l’industrie 4.0 et la digitalisation des processus.
Un travail important sur la perception du secteur doit donc être mené afin que l’industrie soit perçue pour ce qu’elle est, un chemin d’avenir pour nos entreprises.
Alors que le taux des services manufacturiers automatisés reste quasiment dans la moyenne avec 45%, plus d’un tiers des personnes interrogées ne s’attendent pas à voir l’automatisation prendre le pas dans le courant des prochains mois. Une tendance qui s’inverse pour tomber à seulement 13% dans les 5 années à venir. Il y a bien une volonté d’innovation et d’embrasser le futur et les technologies associées qui est notoire mais qui reste timide.
« Plus que jamais les entreprises françaises ont saisi le prérequis de l’investissement comme moteur de la croissance. Si aucun investissement n’est fait, c’est tout leur développement qui en sera impacté. L’équation est finalement assez simple. » explique Bernard Faure, Directeur Général de Proto Labs France. « Le secteur industriel n’est pas épargné par ses besoins de financement, bien au contraire. Afin d’embrasser pleinement les nouvelles innovations et entrer de plain-pied dans l’industrie 4.0, des efforts restent à faire tout comme une évolution des mentalités afin de ne plus systématiquement associer, de manière erronée, l’industrie à une chaine d’assemblage » conclut-il.
Conduite également en Allemagne et en Grande-Bretagne, l’étude permet de rendre compte du niveau de maturité de nos voisins européens. Sans surprise, les Allemands ont une longueur d’avance et associent plus facilement les termes Industrie 4.0 et robotisation à l’industrie manufacturière. De plus, pas moins de 2/3 des Allemands interrogés estiment le secteur suffisamment mûr et préparé (pour 1 anglais sur deux) pour l’industrie 4.0 et la numérisation des processus. Une longueur d’avance notamment due à la réflexion engagée dès 2006, par les pouvoirs publics allemands sur l’avenir de son industrie et la nécessité du maintien de son leadership. Une réflexion suivie par un lancement officiel 5 ans plus tard.
Du côté de leurs entreprises, les anglais interrogés font des ressources et des équipements une priorité d’investissement à hauteur de 40% quand les allemands sont 63%. Les entreprises françaises se démarquent en faisant le choix de l’innovation à 41%. Mais plus généralement un consensus semble se détacher chez tous, celui de la nécessité d’investir à l’avenir. Un engagement commun qui ne sera pas nécessairement alloué aux mêmes postes mais néanmoins essentiel pour relever les défis du futur.